INTRODUCTION IX mortel se dissipa assez vite, et on a vu le Japon s’orienter, d’abord en tâtonnant, puis avec une sûreté croissante, vers un subtil et robuste équilibre entre les données retrouvées, — et même, par le sortilège de nos méthodes historiques, ranimées et revivifiées — de sa civilisation originale et les apports de notre Occident. Les Jeunes-Turcs ont couru et fait courir à leur patrie le même péril que les Japonais de 1860 à la leur, mais une réaction du même ordre que celle qui a sauvé le Japon parait bien se dessiner parmi l’élite intellectuelle turque; et, si nous entendons bien notre devoir et notre intérêt, qui, par chance, se trouvent unis, c’est cette réaction qu’il nous appartient de favoriser et de faire aboutir. J’irai plus loin et je dirai que si l’Islam a beaucoup ci apprendre de nous, nous avons peut-être quelque chose ci apprendre de lui. L’heure approche, si elle n'est déjci venue, où les considérations de masse, de volume, de quantité ne pèseront plus guère, quant au destin des peuples, en face des considérations de qualité, de cohérence et de rationalité. Vimmobilisme turc, fâcheux sans doute en lui-même, ne reprend-il pas quelque avantage ci être mis en parallèle avec notre folle mobilité? N’est-ce rien de constater que l'Islam est inaccessible au bolchevisme, qu'il a ci peu près complètement échappé aux semences de ruine et de corruption introduites dans nos