198 LA. QUESTION TURQUE avait un synode universel des églises chrétiennes, le pape romain en aurait la présidence, que personne ne chercherait à lui contester; mais les seules décisions valables seraient celles qu’aurait approuvées la majorité de l’Assemblée. De même, au conseil œcuménique, le Patriarche, qui préside, a une voix égale à celle de tous les autres membres ; en aucun cas l’avis du Patriarche ne peut, comme tel, entraîner la décision. « Mais, en dépit de nos vœux, l’union des Églises est encore lointaine. Les préoccupations d'ordre purement religieux passent au second plan, en un moment où les intérêts politiques vitaux et les nécessités matérielles absorbent notre attention et notre activité. Si du moins, en attendant l’union des Églises, nous voyions se réaliser l’union des peuples chrétiens, et se reconstituer cette « Chrétienté » qui fut durant tant de siècles le facteur essentiel et bienfaisant de la politique européenne ! Alors la question d’Orient serait résolue aisément, et selon nos désirs. » Les archevêques grecs de Trébizonde et de Séleu-cie se sont établis dans l’île de Halki; le premier habite le vieux monastère de Saint-Georges, le second réside au couvent de la Sainte-Trinité, où il dirige une sorte d’Académie ecclésiastique. Tous deux m’ont fait un jour l’honneur de me recevoir et de s’entretenir avec moi de la situation politique et religieuse. Mgr Germanos, archevêque de Séleucie, est surtout un savant; il me fait volontiers les honneurs d’une importante bibliothèque, où figure, à côté de plusieurs autres périodiques fraB* çais, la collection complète de la Revue des Deux