186 LA QUESTION TURQUE l’empire ottoman, une organisation nationale qui répond assez complètement à leurs besoins religieux et intellectuels, sociaux et économiques. Des nombreuses clientèles que la France possède dans le Levant, et quelle a le devoir de conserver, la clientèle juive est l’une de celles qui nous rendent le plus de services, et certainement celle qui en exige le moins de nous. Avec les minorités chrétiennes, nous abordons le côté le plus scabreux de la question turque. Le problème grec et le problème arménien ont été exposés à plusieurs reprises en Angleterre, en France, en Amérique, avec le plus grand détail, par des spécialistes très autorisés. Je ne puis qu’en rappeler les termes essentiels et en marquer, pour ainsi dire, le dernier état. A l’époque où je me trouvais en Turquie, tout contribuait à entretenir chez les Grecs oitomansune confiance que les événements n’ont pas justifiée et des ambitions qu’ils ne pourront jamais, à ce qu’il semble, réaliser complètement. Les armées helléniques triomphaient en Asie : l’Angleterre ne mesurait ni son aide technique, ni son concours financier, ni son appui moral à ceux qu elle avait élus pour ses soldats, pour les instruments de sa politique dans le Levant; ou annonçait la formation, tantôt à Midia, tantôt à Rodosto, d’une légion portant le nom glorieux de Constantin le Grand et destinée à marcher sur la capitale de l’Empire; dans l'esprit de beaucoup de Grecs, l’entrée triomphale du roi des Hellènes A Constantinople n’était plus qu’une ques-