196 LA QUESTION TURQUE des adresses de sympathie et des témoignages de solidarité : le Patriarcat y répondait par des remerciements chaleureux. A la fin de juillet, l’épiscopat d’Angleterre remettait au ministrede Grèce à Londres un mémorandum qui se terminait ainsi : « Seules les troupes grecques, en battant les Turcs, pourront délivrer les peuples chrétiens. Nous ne pouvons pas ne point nous étonner que les grandes puissances aient tenté de mettre obstacle à l’offensive grecque en Anatolie. Nous assurons Votre Excellence que la Grèce, au cours de la lutte libératrice qu’elle a entreprise, trouvera toujours un soutien moral auprès de l’Église anglicane. » Tandis que je lui résumais brièvement descirconstances qui n’avaient passé inaperçues ni en France ni au Vatican, Mgr Joachim, très calme, semblait réfléchir. J’arrivai au dernier incident. Le bruit avait couru à Constantinople, bien que les censeurs anglais eussent interdit aux journaux de s’en faire l’écho, que sir David Davis, membre de la Chambre des Communeset ami personnel de M. Lloyd George, avait adressé au Patriarcat œcuménique une lettre et un mémoire. Dans ces documents, il annonçait son intention d’engager une campagne pour que le siège de la Société des Nations fût transféré de Genève à Constantinople. — « Tout cela est parfaitement exact, — déclara l'archevêque; nous avons reçu la lettre et la très élégante brochure qui l'accompagnait. — Puis-je demander à Votre Grandeur quelle réponse a faite le Patriarcat? — Ce message ne comportait point de réponse Le Patriarcat s’est borné à accuser réception. »