90 LA QUESTION TURQUE patriotes, qui n’entrent pas dans le détail de la politique et ne songent qu’à sauver la Turquie; Békir Sami, Zékiaï Bey, Réouf, Férid, plus directement mêlés aux luttes de parti, le dernier, adversaire acharné de l'Union et Progrès. D'autre part, le groupe plus nombreux et surtout mieux organisé des Unionistes : Kutchuk Talaat, Nouri Nahil, le docteur Nazim représentent l’ancien comité secret delà direction du parti à Constantinople ; à côté d’eux, la bande des journalistes germanophiles, devenus révolutionnaires et alliés des Soviets : Yonous Nadi Bey, qui pendant la guerre écrivait au Tasviri-Efkiar, et dirige maintenant le Yêni-Gunè ; Mouheddine Bey, l’ancien rédacteur du Tanine, devenu directeur du Bureau de Presse d’Angora ; Hussein Raghib, qui le remplacera bientôt dans cette fonction ; Nébi-Za-dé-Hamdi, naguère sous-directeur de VAgence Milli, aujourd’hui agent officieux de la mission moscovite. Puis les délégations étrangères : représentants des principaux États de l’Asie Centrale, envoyés de l’émir Faiçal et du Grand Senoussi, délégués de Syrie, d’Arabie, d’Égypte et de Tripolitaine ; parmi les soi-disant Syriens, quelques-uns semblent bien provenir de Tunisie et d’Algérie. Ambassadeurs des grandes confréries religieuses, venus de la Perse, de l'Afghanistan et des Indes ; derviches, muftis, théologiens et prédicateurs. Les services civils sont dirigés en grande partie par les anciens fonctionnaires locaux, qui se sont rangés volontiers au nationalisme, et auxquels on a adjoint des volontaires, venus de Constantinople. L’administration, relativement régulière, utilise les