LES MINORITÉS NON-MUSULMANES EN TURQUIE Le grand malheur de la Turquie est d'être un pays peuplé de races très nombreuses et très différentes : la population turque s’y trouve mélangé# à peu près partout, dans des proportions variables, à des éléments hétérogènes, qu’elle n’assimilera jamais, pas plus qu’elle ne se laissera assimiler par eux. Si l’on observe la façon dont vivent côte à côte dans l’empire ottoman les Turcs, les Juifs, les Grecs et les Arméniens, on constate que tout les divise et que rien ne les unit ; depuis la religion et la langue, jusqu’aux mœurs et au costume. Chaque nation, comme on dit en Orient, garde jalousement son caractère singulier et ses traditions ethniques ; et ce qui est plus grave, chaque nation est parvenue, fort aisément, grâce à la tolérance ou à l’indifférence des Turcs, à se constituer pratiquement en Etat, avec son organisation particulière, sa juridiction spéciale, son clergé, ses écoles, on pourrait même dire ses finances. Ce n'est pas ici le lieu d’expliquer en détail com-