INTRODUCTION VII destinée, à apprendre aux musulmans la sainteté du Christ ou Vexistence du vrai Dieu? Mais, comme le remarquait naguère, dans un excellent article de la Revue hebdomadaire (1), l'émi-nent orientaliste qu'est M. Louis Massignon, en Islam, le Christ et sa mère ont conservé, quoique au second plan, une physionomie de sainteté plus accentuée que chez bien des sociniens modernes ; et quant à l'unité et à la transcendance de Dieu, les théologiens musulmans n'ont cessé de Venseigner ex professo sans attendre la dérisoire croisade que Boston et Londres envisagent. D'ailleurs, remarquait encore M. Massignon, l'Islam, depuis bien longtemps, ne menace plus la Chrétienté, il l'attend plutôt, dans le silence de la défaite,pour voir ce qu'elle vaut et si elle tient ses promesses. C’est pourquoi, ajouterons-nous, l’attitude actuelle du Saint-Siège ci l'égard de l'Islam nous parait infini-ment plus chrétienne à la fois et plus humaine que celle clu puritanisme anglo-saxon ; et si, le 11 décembre 1920, le prince héritier de Turquie, entouré des membres de la famille impériale et des ministres, assisté du grand-rabbin et des patriarches grec et arménien, a pu inaugurer sur une des places de Constantinople un monument à la gloire de Benoit XV, « bienfaiteur des peuples, sans distinction de nationalité et (!) N“ du 3 juin 1922, p. 12.