230 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS l’ADRIATIQÜE navigation de Raguse tant en vertu de la convention qu’elle réclame, que parce qu’ello contribue à vivifier le commerce dans nos ports, surtout en tems de guerre » L’année de la conclusion du traité franco-ragusain, un grand événement se passait outre-mer. Le Congrès de Philadelphie proclamait l’indépendance des treize Etats de l’Union américaine (4 juillet 1776). Deux années plus tard, la monarchie française signait avec quatre démocrates américains un traité d’albance offensive et défensive contre l’Angleterre (6 février). Le 24 mai la guerre était déclarée. Le 15 octobre, Boscovich dînait chez Yergennes avec le représentant d’un nouveau monde et d’une nouvelle époque, avec Benjamin Franklin a. J’ai dîné avant-hier — écrivait Boscovich — chez le comte de Ver-gennes avec le célèbre Dr Franklin, député des Etats-Unis, une de mes vieilles connaissances. Je lui demandai s’il y "avait des nouvelles intéressantes et s’il pouvait me les communiquer. Il me répondit qu’il n’en avait pas, mais quant au bruit qui courait du blocus de M. d’Estaing à Boston, il me donna l’assurance qu’il n’en était rien et que le commandant français se trouvait en haute mer. » Après le dîner, Boscovich assura Yergennes que la République respecterait les règles de la plus stricte neutralité dans le grand conflit maritime 8. Après la proclamation de 1.Affaires étrangères, Raguse. 1, fol. 217. 2. Boscovich au Sénat, 17 octobre 1778, Correspondance passim. 3. On causa aussi de la délivrance imminente de la Reine. Elle se fit pourtant attendre. Ce il est que le lit décembre quo Marie-Antoinette accoucha d une fille à la grande déception de Boscovich. Un mois avant la naissance de cette enfant iMarie-Thérèse) il avait donné libre carrière à son imagination et dédié i Louis XVI un poème sur la naissance prochaine d'un Dauphin « prévue dans la planète Jupiter par un congrès de nymphes et de génies prophétisant au Dauphin les plus hautes destinées