TRAITÉ DE VIENNE 1684. RAGUSE AU XVIII0 SIÈCI.E 71 a vec Boscovich, qui avait condensé en vers latins ses découvertes astronomiques et celles de son temps. Avec lui Raguse commence une période de débauclie latine et hellénique. On se dirait aux plus beaux jours de la « Renaissance ». Les traductions latines d’Homère, d’Hésïode, de Théocrite alternent avec les études sur Virgile et sur Horace. Les productions originales calquées sur les auteurs de l’âge d’or de Rome alternent avec les versions de Lafontaine dans la langue d’Horace. C’est une sève de latinité rajeunie, un épanouissement du printemps classique ignorant, de propos délibéré, l’œuvre révolutionnaire qui »’élabore dans la pensée européenne, les partages et les guerres conçus dans les cabinets de l’Europe, la tempête dont on ne veut pas entendre le grondement sur ce petit trône ducal, où le poète Giunio Besti, coiffé d’une perruque Louis XIV, préside aux séances du Sénat, en songeant à la satire latine qu’il lira dans la prochaine réunion de l’Académie des a Oisifs » ou à ses amis à l’ombre des lauriers de Can-nosa. Parmi les humanistes ragusains du xvme siècle, voici la figure d’un austère religieux de Saint-Fran-çois, le P. Sébastien Dolci, grand érudit, historien de Raguse ; voici Benoît Stay *, professeur d’éloquence dans l’archi-gymnase romain, commentateur de la philosophie de Newton et de Descartes en vers latins d’une élégance extraordinaire, à la manière de Lucrèce, secrétaire du pape Clément XIH pour les lettres latines et sous Clément XIV secrétaire des brefs aux Princes, chanoine de Sainte-Marie Majeure, consulteur de l’index, dataire de la Pénitentiairie. 1- Né à Raguse en 1714, décédé à Rome en 1801. Nicolas Tom-maseo écrivit sa biographie dans la Galerie (les illustres Ragusains publiée par M. Martecchini.