TRAITE DE VIENNE 1684. RAQÜSÈ Aü XVIIl' SIÈCLE 7o républicain. Ce poète de la République romaine quitte Rome à l’approche des troupes napolitaines, se rend à Paris oh il séjourne jusqu’en 1805, époque à laquelle l’Empereur le nomme professeur d’éloquence et, plus tard, de droit civil, à Gênes. Le latinisme reprend ses droits sur cette âme ragusaine. A 'a stupéfaction de ses collègues, aussi bien que de sts élèves, il professe le code en vers latins et il écrit un gros volume sur la destinée de la langue latine : « Spécimen de fortuna latinitatis. »Admiré et applaudi dans les salons aristocratiques et intellectuels de Gênes, de Milan et de Venise pour la facilité et le tour heureux de ses improvisations, Gagliuffi ne revoit plus sa patrie d’origine et meurt bibliothécaire de Charles-Albert à l’üniversité de Gênes. Ce qui précède suffit pour donner une idée de la civilisation ragusaine au xvme siècle, et de l’idée maîtresse de la pensée ragusaine qui, malgré le large fonds slave de la population, se confond avec le romanisme jusqu’à oublier son caractère de commune slavo-latine, de trait d’union entre l’Orient slave et l’Occident latin. Cette romanisation progressive du xvme siècle et, pour tout dire, cette atmosphère de jésuitisme qui donne la clef de tant de répugnances fatales à la République, se révèle dans le domaine des lettres par l’extinction presque complète de cette magnifique floraison poétique slave, représentée, au XVIe et au xvne siècle par les Gondola (Go.mdoulitsch) les Palmotta (Palmotitch) les Ragnina, les Menze (Mentchetich) les Zlataritch, etc. Le xvme siècle n’a donné à la poésie slave qu’un seul poète, à vrai dire le moins conventionnel de tous, et qui d’ailleurs lui appartient seulement en partie. Nous voulons parler d’Ignace Giorgi-Ber-nardo que le xvne siècle légua au siècle suivant (1675-1737), decejoyeuxbénédictin, érudit consommé,