14 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS L’ADRIATIQUE l’Espagne a rendu le succès de la commission du R. P. Provincial de Raguse malheureux, aussi bien que les soyns que j’ay pris pour le rendre plus favorable. Je vous asseure que j’en ay un extreme déplaisir non seulement par la considération de l’eatat auquel cette pauvre ville est reduitte, mais parti-cubèrement par l’interest que j’y prens aussi bien que celuy que vous y avez. Je ne doute point du tout que dans nu autre temps nous n’eussions esté plus heureux, et que 8a Majesté ne se fut portée à leur acoorder un secours digne de sa grandeur sans les despenses extremes qui sont nécessaires pour soustenir cette guerre. Le R. P. Provincial ne manquera pas de Vous rendre un compte exact de toute sa négociation ; de sorte que je ne crois pas qu’il soit nécessaire de Vous en entretenir plus amplement. C’est un très honneste homme et qui s’est dignement acquitté auprès du Roy et de ces Messieurs de son conseil, de sa mission. Je Vous asseure qu’elle ne pouvoit pas tomber en meilleure main et qu’il n’a pas tenu à ses soins et à sa conduitte que la République n’ayt entiere satisfaction. » Dans un post-scriptum M. de la Vieuville ajoute : « Le Roy n’as pas jugé à propos de faire response à Sa Sainteté ne se trouvant pas en estât d’accorder à la République le secours qu’elle luy a demandé. » L’ « autre temps », dont M. de Vieuville parlait, ne vint jamais. La République frappera encore une fois à la porte de Louis XIV, mais elle sera éconduite une fois de plus. Un conflit redoutable avec la Turquie allait s’ouvrir et menacer l’existence même de Raguse. Il fournira l’occasion à une nouvelle rencontre du grand Roi avec la petite République*. 1. Le Roi cependant ordonna ii M. de la Hayc-Ventelec d'avoir tous les égards possibles pour les ambassadeurs ragusains en fur-