TRAITÉ DE VIENNE 108i. RAQU8E AU XVIII® SIÈCLE 53 deux parties contractantes n’avaient plus aucun intérêt à garder le silence. Il avoue naïvement au Eoi avoir été surpris par cette nouvelle. Il aurait suivi cette affaire dès le commencement « si le comte de Vauguion m’en avait donné quelque lumière ». A une fonction d’église, il en entretint le doge en personne. Marc Antonio Giustiniani « me confirma la chose, en me disant que les Eagusains l’avaient faite sans en rien communiquer à cette République, et que non seulement ils s’étoient mis soubs la protection de l’Empereur, mais s’e3toient encore rendus ses tributaires, en s’obligeant, par un traité, de luy donner tous les ans deux ou trois mille écus ; que de plus ils avoient offert à l’Empereur de luy remettre entre les mains des papiers, qui luy feroient voir que toute la Province de Dalmatie apartient légitimement à 8a Majesté impériale ; que ces mesmes Eagusains faisoient desja bastir dans leur ville un grand palais pour un ministre de l’Empereur à qui ils promettaient de joindre des troupes à celles que Sa Majesté impériale voudrait leur envoyer, ou faire lever dans ses pays plus voisins de Eaguse, pour le rendre, en fort peu de temps, le maistre d’une certaine province, que le doge ne me put nommer, mais qui est confi. nente au petit État de Eaguse et dont les Turcs sont les maistres, » etc. Le doge ayant demandé à M. de la Haye son sentiment, celui-ci lui avait répondu que d’après lui « Sa Eépublique avoit un intérest très considérable d’empescher la Maison d’Autriche de s’agrandir du costé de la Dalmatie et que la place de Castelnovo entre les mains des Turcs feroit bien moins de mal aux Vénitiens, que si elle étoit au pouvoir de l’Empereur. H demeura d’accord de cette vérité, et j’adjoutay que le plus seur seroit que le capitain général Morosini attaquast au plustot Castelnovo, dont il pourroit se rendre maistre avec assez