TRAITÉ DE VIENNE 1684. RAGCSE AU XYIIl'’ SIÈCLE 73 auprès du grand-duc Léopold, revient à Raguse où il partage son temps entre le service de la cathédrale, la chasse et les vers, chante Marie-Antoinette « applaudie du peuple, couverte de lys et de roses » et meurt après avoir vu la destruction de sa patrie. Il laisse dans son bagage littéraire des épîtres en vers et des traductions qui le placent incontestablement, avec Stay, au premier rang parmi les latinistes de tous les pays *. Georges Ferrich, fils d’un marchand, traduisit les psaumes en mètres lyriques, adapta Lafontaine en latin et dédia à Jean de Müller une traduction latine de trente chants nationaux serbes. Giunio Resti (1755-1814) descend d’une des plus anciennes familles patriciennes originaires d’Epidaure, contemporaine de la fondation de la ville. A vingt-cinq ans il fait autorité au barreau de Raguse. Sénateur en 1792, chef de l’Etat en 1797, il verra crouler Venise et sous son rectorat l’amiral Brueys débarquera à Raguse d’ordre de Bonaparte pour assurer la République de l’amitié et de la protection de celui qui la supprimera. Il préside aux conseils de la République avec prudence et avec éloquence. Très laid, portant sur son front très haut et très étroit les stigmates de la dégénérescence d’une famille millénaire — il fut le dernier de sa race — Resti a le génie de la satire sociale, l’intuition de l’esprit attique. Il traduit Théo-crite, Pindare, Homère, Sapho. Amoureux du « Spec-tator » d’Addison et du « Tristram Shandy » de Sterne, il s’enferme avec ses auteurs anglais, espagnols, grecs, supportant stoïquement la déchéance de la patrie, exerçant sa verve contre la démagogie triomphante à laquelle il décoche une sanglante épigramme2, 1. Jugement du pape Léon XIII. Cf. Biographie de Zamagna, par M. Tommaseo. 2. Jejuni rabies et desperatio ventris Propulitin medium populum...