LE PROTECTORAT EN ORIENT, RAGÜSE ET VENISE, ETC. H1 de nos procès ? Les ouvrir, le* leur montrer, les leur transmettre ? A des misérables, à un peuple dont je ne sais s’il est libre ou esclave ? Ils ont eu beau jouer d’audace dans le temps, ils n’ont jamais tant osé et leur orgueil n’a jamais rêvé une chose pareille l. » Sur la proposition de Nam, un comité fut élu, de 25 membres du Sénat, pour examiner la conduite de Querini. On vit bientôt qu’une condamnation du eapitano in golfo eût été un aveu solennel de la tyrannie vénitienne dans l’Adriatique. Sa culpabilité ne faisait doute pour personne. « O’est, à dire le vray — écrivait le Consul à Maurepas — à son impétuosité et à sa mauvaise conduite que la République est redevable de tout l’embarras que cette affaire luy cause’. » Pourtant le 12 août, Querini hit acquitté par 18 veix contre 7 et immédiatement mis en liberté. L’acquittement passa presque inaperçu en présence des graves débats qui se continuaient à Constantinople. La Porte avait, cédant aux suggestions de Raguse, imposé sa médiation à Venise dans la question de la 1. Cicogna Cod. 2764. Le Vénitien est bien plus énergique que le Français : « Volencio, volencio, Eccellentissimi Signori, rentier conto ai Ragusei dei nostri processi 1 Volencio aprirgheli, mostrargheli, consegnargheli i A miserabili persone, â un i'opolo, che non so, se sia libero o Schiavo i... I’er quanto cioea 'lie sia stada la loro disperation, la loro audacia, mai i han iwô ardito tanto, ni; la loro baldanza s'hà mai sognà. d'oxar 'lucsto. » Quelle force dans tout cela, et comme on comprend ‘lu au début du six” siècle on ait voulu donner au vénitien le l'as sur le toscan comme langue littéraire ! 11 faut lire dans ■v«ïu/î, t'oscarini, Duodo et même un peu dans Homanin ou Üusalti, les « arringhe » des sénateurs vénitiens pour se pénétrer de la majesté du dialecte de Venise qui s’harmonise si bien &vee la majesté de la République. 2- Affaires étrangères, Venise, Correspondance politique, 214, loi. 36. « C'e8t aussi le même — ajoute le consul — qui fit l'insulte au pinque Sainf-François » Allusion à un incident franco-v* nitien provoqué par Querini.