XXVIII Pilli»'ACC au xvm° siècle, la France n’a jamais cessò d’y promener librement son pavillon et Raguse a toujours entretenu des relations actives avec les diverses nations de l’Europe. Comment B’en étonner, puisque l’Adriatique n’a jamais été une mer uniquement italienne. Il est vrai que les Vénitiens avaient étendu leur domination sur une partie de la côte orientale (200 kilomètres environ sur ¿00); mais les colonies et les postes militaires qu’ils y occupaient ne leur donnaient à aucun titre le droit de réclamer la possession exclusive de la mer. Le célèbre mariage symbolique du doge avec l’Adriatique n’était qu’une cérémonie fastueuse et sans portée pratique. Quand, à de rares intervalles, la diplomatie vénitienne essayad’en tirer quelques avantageai concrets, se« prétentions, timidement formulées, n’eurent aucun succès, parce qu’elle« ne reposaient sur rien. La seule présence d’un État slave en démontrait l’inanité. Jusqu'à ses heures d'ultime décadence, Raguse, par son existence même, maintint le droit égal des Slaves sur la mer qui baigne leurs rivage«. Ils n’y réclament aucun monopole et n’y contestent pas les droits de leurs voisins, mais ils ne sauraient consentir à y être le« vassaux ou les prisonniers de personne. Légitimes héritiers de la libre et antique République, ils ne renoncent à aucun des titres que leur créent la nature et l’histoire. Leurs revendications, qui leur sont imposées