204 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS l’ADRIATIQÜE à passer des salons de Mme de Pompadour au club des Cordeliers, de l’espèce où l’on recruta la diplomatie violente et mal élevée de la Révolution. Deux ans après l’arrivée de ce diplomate, qui devait passer trente-quatre ans à Raguse, Louis XV mourut; et le 12 mai 1774 le ministre de la Marine, Bourgeois de Boyne, notifia à la République l’avènement de Louis XVI. « C’est avec la dôuleur la plus vive — écrivait-il1 — que je Voua apprends la perte que la France vient de faire par la mort du Roy. Il me seroit impossible de Vous exprimer l'affliction où m’a jetté un coup aussi affreux qu’inattendu. Ce monarque a succombé avant-hier à la suitte d’une maladie cruelle. La Providence a enlevé à ses peuples le plus tendre des pères et le meilleur des Rois. Je dois trop compter sur Vos sentiments, pour ne * pas être assuré que Vous donnerez des regrets à la mémoire de cet auguste souverain. Son petit-fils Louis, dauphin de France, est monté sur le trône et a pris les rênes du Gouvernement. Ses qualités personnelles et ses hautes vertus sont le présage le plus heureux pour ses sujets et pour les étrangers. Il m’a commandé de Vous notifier son avènement à la couronne de France, et je désire de n’être jamais auprès du Roy que l’interprète de Votre attachement envers la France et l’organe de la bienveillance de Sa Majesté. » A cette époque, Boscovich était à Paris, fonctionnaire du Roi et sujet français. Il avait été nommé le 8 février 1774 directeur ¿’Optique de la Marine de Sa Majesté Très-Chrétienne. En notifiant au Sénat une nomination qui comblait tous ses vœux de savant, il ajoutait : « Bien que je sois devenu sujet français et fonctionnaire de Sa Majesté le Roi Très- 1. Arch. Rag., xin-1696.