206 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS L'ADRIATIQUE diences ; le feu roi n’a jamais permis qu’on lui parlât d’affaires directement et sans intermédiaire. » Dans sa lettre du 6 juin1, Boscovich s’étend sur les premiers actes du jeune monarque et sur les changements dans le ministère : « Je Vous ai déjà notifié la perte douloureuse qu’on vient de faire ici et les grands espoirs qu’on conçoit à l’avènement du jeune Roi qui veut prouver par tous les moyens qu’il ne cherche que la justice, le bonheur de ses peuples et la bonne entente aveo tout le monde. Il a déjà donné en mainte circonstance des preuves de son ardent désir de soulager le peuple des charges qui l’oppriment. Il a remis le don de joyeux avènement qui — à ce qu’on me dit — aurait surpassé le chiffre de 40 millions : il a reconnu toutes les dettes de l’Etat, en déclarant qu’il avait trouvé les moyens de rembourser les capitaux. Il a délivré le Royaume du payement d’une somme énorme pour la refonte des monnaies, en décrétant la continuation du cours act uel et l’identité dans la qualité de celles qui seront frappées sous son règne. Il veut être informé de tout ce qui se passe : on croit généralement que la France sous Son règne deviendra florissante. « Quant au ministère, nous avons eu avant-hier le grand changement : le duc d’Àiguillon présenta ses démissions le son’ même du 2. Elles furent acceptées à dix heures. Il n’est pas exilé. Il est resté à Paris. On assure que le ministère de la Guerre sera confié à M. le marquis de Moüy, dont on parle beaucoup de bien, et le ministère des Affaires Etrangères au comte de Vergennes, qui est actuellement ambassadeur de Suède après l’avoir été à Constantinople où il m’a jadis donné des preuves d’ime grande bonté. C’est un homme d’un talent hors ligne (è un signore 1. Au Petit Luxembourg, Arc h. Rag., xiv-i 704.