12 I.A MONARCHIE FRANÇAISE DANS l’adRUTIQCE Comté. C’est entre les deux conquêtes, le 11 décembre 1667, que le Roi reçut en audience le P. Primi, qui lui remit une lettre de la République et un bref de Clément IX. L’envoyé de Raguse fut éloquent. 11 flatta adroitement le Roi et insista sur la mission civilisatrise de Raguse dans l’orient musubnan *. Dans sa lettre du 26 août la République comparait Louis XIV <\ Auguste. Fidèle aux traditions slaves de ses poètes depuis Goundoulitch (Gondola), elle faisait dans sa lettre allusion à l’immense étendue de la langue illyrique qui était celle de son peuple et dans laquelle elle proclamerait., disait-elle, à l’univers entier les louanges du Grand Roi\ Le Roi répondit t\ l’envoyé textuellement : « Je verrai le bref de Sa Sainteté et la lettre de la République et je réfléchirai » Au bout de quelques semaines il avait réfléchi. Il ne pouvait, déclara-t-il, rien faire pour Raguse. La guerre d’Espagne absorbait toutes les ressources du Trésor. Il remit au P. Primi sa réponse au Sénat. « Nous vous avons déjà faict cognoistre par nostre lettre escritte au camp devant Tournay » écrivait-il à la République le 12 janvier 1668 ‘, com- 1. Une copie du discours de Primi se trouve à la bibliothèque franciscaine de ltaguse, sous le titre : • Discorso fatto dal rre Antonio l'rimi alla presenza del Re di Franciu alli 11 décembre 1667. » Archives franciscaines, *16. S. Archives de l'Elal. S. Le : « Je verrai » était la réponse stéréotypé de Louis XIV pour toute demande ¡»attendue. M. Lacour-Gavel nous rassure dans son chapitre sur Louis XIV dans I Histoire générale ¡Mi-isse-Ritmbaud, t. \ I, p. 1S*. Nous voyons cependant que le Roi avait la même réponse pour les demandes attendues, puisqu ou ne peut pas supposer que Louis ignorât le but de la mission du 1'. l’nmi. » vrai dire il ¿jouta en celte occasion un : « je réfléchirai », ce qui était dans I espèce bien naturel ! L original de la leUre royale se trouve au\ Archives de I Etal de Raguse, Correspondance des princes, xvn» siècle, f* II, u* 90. La lettre est signée ■ Louis et contresignée : H. de Lionne.