l’affaire LE MAIRE (1757-1764) 141 çoit, et il rappeloit ses anciens sujets de plainte pour les joindre avec les nouveaux, les uns et les autres n’étant fondés que sur ses vains soupçons ou sur ses prétentions, contraires aux lois de la République, et à des coutumes anciennes et invariables qu’elle a toujours mises en usage avec tout le monde. » Suit rémunération des griefs réciproques ou plutôt un plaidoyer rédigé avec une prolixité minutieuse, habile et froidement violente, propre aux vieilles Républiques aristocratiques. Le Maire avait formulé les griefs suivants : Io Déclaration irrégulière faite à M. Eydoux par un chancelier de la République ; 2° Violation prétendue du domicile d’Eydoux par un arpenteur public ; 3° Le Gouvernement aurait donné des ordres secrets aux propriétaires de maison pour refuser des logements au consul et aux autres François ; 4° On lui a défendu d’introduire du vin de l’île de Lagosta ; 5° On aurait défendu l’exportation du suif à Eydoux et à Hercolès pour témoigner une aversion spéciale aux François, etc. La République contestait la vérité même des faits cités par Le Maire à l’exception de l’affaire du vin de Lagosta, sur laquelle nous reviendrons, et de la limitation de l’exportation du suif « article de premier nécessité pour les habitants de Raguse et dont les Français font un commerce excessif en provoquant une disette de cet article sur la place de Raguse ». Les entrevues de Boscovich avec Choiseul et avec l’abbé de La Ville, premier commis au ministère des Affaires Etrangères, furent empreintes de la plus grande cordialité. Boscovich, en remettant à Choiseul le mémorandum de la République, déclara que celle-ci