168 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS L ADRIATIQUE verain » et « ne devant demander par mes instructions que des choses justes et raisonnables ». Le terrain déblayé de la sorte, on passa à la discussion des articles d’une convention, qui fut discutée rapidement et signée le 16 novembre. La République avait hâte de renvoyer ses hôtes. Elle avait augmenté la garnison de 200 hommes afin de parer à toute éventualité. Venise montrait de l’humeur pour la présence d’une division française dans les eaux de « son Adriatiquel. » De Grasse-Briançon, content de son œuvre, avait hâte lui aussi de rentrer en France. « Les affaires étant ainsi terminées — conclut-il — j’espère, monseigneur, que la Cour n’aura plus à l’avenir des plaintes contre la République de la part de nos François, établis à Raguse, et qu’ils y feront tranquillement leur commerce. Il m’a paru qu’U y avoit beaucoup de personnel dans toutes ces tracasseries et de l’humeur de part et d’autre. « Je n’attendois pour partir que les extraits que j’avois demandé au Sénat des articles que nous avions réglés, que je ne pus avoir que le 18 au soir. Le 19 novembre, à la pointe du jour, je mis à la voile en passant devant la ville. Elle salua de 11 coups de canon. Je fis rendre coup sur coup. Elle n’avoit pas salué lorsque j’arrivai, étant mouillé hors de vue» 1. Le Provéditeur gémirai en Albanie, Lorenzo Paruta, s'en était ému. De nombreuses dépéches furent échangées entre lui, le Provéditeur général en Dalmatie, le Capitano in golfo Boldù et le Sénat. Venise ne se tranquillisa que lorsque la division française quitta les eaux de Raguse. Quant à. la mission de Grasse, Paruta écrivait en novembre au Sénat : « Il n'est pas contestable que ce petit gouvernement (de Raguse), décidé à cultiver indistinctement tout ce qui lui porte quelque avantage, n'ait de tout temps travaillé activement à l'augmentation de son commerce : il n'est donc pas impossible que les Français cherchent à. limiter cette extension arbitraire qui blesse leurs droits et va à rencontre de leurs intérêts. » Glioubich, Documents, ni, 182. 2. Raguse ne vit plus de navires de guerre français qu'un