208 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS L’ADRIATIQUE successeur de Boyne, M. de Sartine, s’en occupèrent. « Us pensèrent1 que le Conseil du feu Boy avoit usé d’une rigueur trop marquée vis-à-vis des Ragusois et qu’il falloit se borner à demander une diminution des droits sur les bleds en transit, sans exiger la franchise entière. » La solution de cette question coïncida avec la nomination d’un représentant de Raguse à Versailles. L’abbé Niccoli, secrétaire de la légation de Toscane, avait été chargé, d’abord, des affaires de la République. Boscovich, qui s’en occupait activement, mais officieusement, proposa au Sénat la nomination d’un neveu de Mccolii, Francesco Favi, au poste d’Agent de la République auprès du Gouvernement du Roi. En juillet 1774 la nomination était officielle. Favi cumulera pendant plus de vingt-six ans les fonctions de secrétaire de la légation de Toscane et de chargé d’affaires de Raguse. Doué d’une intelligence peu commune, fin, observateur très instruit, il représentera avec dignité la République à Versailles et plus tard à Paris. Sa correspondance volumineuse avec le Sénat, pendant la Révolution, est encore inédite. Elle mérite d’être sauvée de l’oubli. Elle nous guidera dans nos dernières études sur « Raguse et la Révolution française ». En juillet, le gouvernement français entama les premières négociations pour un vrai « traité de commerce et d’amitié » avec Raguse. A Versailles, Boscovich, Vergennes, Niccoli et plus tard Sartine travaillèrent activement pour arriver à cette entente si désirable. A Raguse, Bruère Des Rivaux poussait le Gouvernement à des résolutions extrêmes et, comme jadis Prévost, lui conseillait de traiter Raguse par des moyens violents. 1. Rapport sur tes affaires de Raguse, avril 1774. Affaires étrangères, Haguse, I, fol. 133.