16 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS l’ADRIATIQCE blique aux fêtes de la circoncision des fils de Mohammed IV. Nointel, qui ne pouvait ou ne voulait pas quitter le Bosphore, envoya auprès du Sultan son secrétaire La Croix *. Pendant les fêtes, dont Caboga nous a laissé une description intéressante dans un rapport au Sénat le P. Cognizares, procureur général des Franciscains de Terre-Sainte, remit en personne, le 24 juin, un mémorandum aux ambassadeurs de Raguse et de Gênes, en demandant leur intervention contre les Grecs, usurpateurs du Saint-Sépulcre. Malgré la décision de la Porte de 1673, aux termes de laquelle fut reconnu à la France le droit formel et exclusif de protection des Lieux-Saints, les Grecs, appuyés par les drogmans grecs de la Porte — Maurocordato et Panajotti — avaient réussi à s’emparer des clefs, des tapis et des lampes du Saint-Sépulcre, en s’engageant à payer des redevances annuelles au profit des mosquées C’est à la suite de cette usurpation que les Franciscains, gardiens du Sanctuaire, avaient déci ¥ l’envoi du P. Cognizares à Andrinople. Dans son mémorandum nous lisons le passage suivant : « Le grand vizir, fâché contre l’ambassadeur de France (Nointel) à la suite de son voyage à Jérusalem, nous a répondu que l’affaire ne pouvait s’arranger que par la présentation de documents postérieurs en date à ceux des Grecs. Nous n’en avons malheureusement pas. Nous ne 1. Yandal, voyagtt du marquis du Soin tel. Paris, Pion, 1900, p 195. i. Kelaiione délie solennità fatle in Andrianopoli l'anno 1675 aotto li -S mag^io in oocasione délia circoncisione di mi lia n Mus-totfà l’rimogeinto e Sultan Orcane secondogenito di Sultan Mah-ined Gran Signore di Turchi. (Une copie de cette relation se trouve dans le» Archives de la famille Bassegli-Goiie. C’est grâce i l'obligeance du chef actuel de cette maison patricienne, M. le comte Vtlo île Hassegü-Goue, i|ue nous nous trouvons dans la possibilité d'utiliser ce précieux document.)