l’affaire le maire (1757-1764) 153 qualités qui ont dû. luy mériter la préférence. Mais Sa Majesté compte sur l’assurance formelle que le P. Sorgo en a donné de Votre part, que Vous n’en serez que plus disposés à prévenir en toute rencontre ce 'qu’Elle doit attendre de Vous, et que Vous justi-lierés ,en entier ce que j’ay raporté à Sa Majesté des expressions de Votre zèle et de Votre dévouement. .Te ne doute point que Sa Majesté n’ait lieu de le reconnaître à l’avenir d’une manière non équivoque, et de Vous continuer les marques de Sa faveur, de Sa protection et de l’intérêt qu’Elle prend à Votre République, comme Elle m’a chargé de vous le témoigner. » Le Maire fut transféré à Coron. Il se vengea plus tard des Ragusains en les appelant, dans un mémoire sur l’Etat du Levant, « les Rajahs du Sultan ! » Prévost vint en juin 1764 à Raguse. Ce n’était plus un simple consul, c’était un diplomate. Il avait été à la Haye, il avait traité avec l’archevêque Electeur de Cologne. Le voilà transféré à Raguse, dans cette Venise en miniature, déjà beaucoup plus romaine, mais aussi profondément slave. Elle a traversé la crise constitutionnelle de 1763, crise redoutable pour son prestige, vrai commencement de sa décadence. Et cependant la loi du tirage au sort de 1763, imité de l’ancienne constitution de Gênes, lui a donné en apparence une nouvelle vigueur. Que va faire Prévost dans cette étrange République ? Il va soulever, dès Son arrivée, des questions de cérémonial au moins inutiles. Il est peut-être irrité d’avoir quitté la Hollande. Cette vie réduite entre la Piazza délia Signo-ria, le Stradone et la vaste nappe d’eau qui environne cette oasis de l’Humanisme ne lui dit, peut-être, rien qui vaille. Cette hautaine aristocratie lui donne sur les nerfs. Sa maison diffère à coup sûr sensiblement de tel spacieux appartement hollandais ou rhénan