LOUIS XIV ET RAT,USE 11667-1680) 23 En même temps, il adressait de la prison un mémorandum et une protestation à Kara-Moustapha, dans laquelle on lit le passage suivant : « Lorsque nous commençâmes à vous payer un tribut, nous étions princes souverains, et même, à présent, par la grâce de Dieu, nous jouissons de notre liberté *. » Il est curieux d’observer à ce moment l’attitude des puissances chrétiennes les plus intéressées à empêcher l’exécution des menaces de Kara-Moustapha. C’est nne répétition de l’attitude de ces mêmes puissances, en plus Venise, pendant la guerre de Candie. La peur des Ottomans et les calculs de l’égoïame priment tonte autre considération. Venise tremble pour ses possessions. Le Sénat s’occupe presque constamment de l’affaire turco-ragusaine, mais la Sérénissime ne bouge pas et son baïlo Morosini s’enferme dans sa maison de Pera en faisant la sourde oreille aux appels pressants des ambassadeurs ragusains. Ce n’est certainement pas faute d’avoir compris la gravité de la situation que le Sénat observait une attitude passive vis-à-vis de la catastrophe qui menaçait Kaguse. « Le Sénat, écrivait de Venise l’abbé d’Estrades à Pomponne -, a bien d’autres inquiétudes, depuis qu’on a scen que le grand seigneur s’estoit expliqué aux Eagusois, qu’il vonloit que, dans le terme de quarante jours, ils* payassent la somme que je vous inandoi8 le semaine passée, qu’il leur avoit demandée, de pouvoir faire une petite cloison dans ce lieu, mais cela leur a en rudes termes. » I)i‘p<>ches de J. Colyar. Archives de 1 fctat de La Haye, original hollandais. I- • Kravarno Principi liberi qaando cominciammo a pagarc il Tributo ed anche ora per la I»io graiia godiamo la libertÀ. » Correspondance Caboga, Archives de l'Etat. S. Il novembre 1677. Affaires ¿trancères. Venise, Correspondance politique, »’J, fol. ïvu verso.