H LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS L’ADRIATIQUE sité de Salamanque et des partisans enthousiastes dos doctrines de la Sorbonne, se prolongèrent jusqu’à la fin de la République. Ce fut, avec le tremblement de terre, la cause de la première décadence de Ra-gnse. Jamais catastrophe ne surprit un petit Etat à une époque plus sombre. Raguse au xvne siècle était tout à fait isolée en Europe. Elle devait faire front au plus grand danger qu’elle eût jamais connu dans son histoire presque millénaire : à la centralisation monarchique de celte même Europe. Elle ne pouvait plus se retremper dans l’atmosphère d’un âge à tout jamais disparu, dans les principes qui régissaient les superbes communes d’autrefois. La liberté en Italie n’était plus qu’un sujet de dissertations et de poésies d’occasion. Gênes était une épave ballottée entre la France et l’Espagne. Pise avait depuis longtemps cessé de vivre en commune indépendante. Florence était devenue l’apanage des Médicis. Lucques végétait. Seule Venise se dressait dans l’Europe monarchisée comme une superbe puissance déchue, dépouillée de la couronne d’Orient, jalouse de sa neutralité, assistant impassible sous sa chape d’or à l’exploitation du Nouveau-Monde fermé pour elle. La société européenne prenait donc un essor nouveau sous l’influence des grandes imité« nationales hostile« aux petits groupements républicains qui devenaient déjà un anachronisme. Dans une telle Europe, la situation delà petite République était critique ! Elle avait à combattre, d'un côté, ta politique tracassière et souvent hostile de Venise, de l'antre ménager les deux grandes puissance*— la France et l'Espagne — qui, avec l’Empe-reur, opprimaient de tout le poids de leurs puissant«* collectivités sa grande et terrible voisine ! Elle devait enfin satisfaire l'insatiable avidité de la Porte et se