138 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS l’adRIATIQCE d’un gouvernement européen des diplomates ayant fait toute leur carrière en Orient, persiste même de nos jours. Nous en connaissons des cas nombreux et typiques. Ils ont tous abouti à disoréditer les Puissances en cause et à provoquer parfois des oonflit s redoutables que dos diplomates élevés dans les idée« occidentales auraient oertaiuemont évités. C’est que la conception même de l’Etat diffère sensiblement entre l’Oriont et l’Oocident. Les diplomates « orien-talisés » s’habituent à oonfondre les petites cours — jadis les Républiques — occidentales avec la Perse, la Turquie on les Etats barbaresques oh les « avanies » se trouvant à l’état permanent, les rétorsions par la violence ou la corruption sont de règle. Les insucoès de Le Maire et de son sucoesseur tiendront à ces deux causes, oomme les insuccès de tel diplomate russe ou anglais transplanté de Perse ou d’Asie Mineure dans une cour européenne. Eu attendant, rien ne faisait prévoir les malentendus entre les deux gouvernements. L’avènement au pouvoir du duc de Choiseul, ci-devant comte de Stainville (1758), fut l’occasion d’une nouvelle protestation d’amitié de la République pour la France. Choiseul répondit aü Sénat, de Versailles, le 8 mai de l’année suivante 1 : « L’intérêt que Votre République a bien voiüu prendre aux nouveaux témoignages de bonté et de confiance dont le Roy m’a honoré, me les rend encore plus précieux. Je souhaite, messieurs, que les fonctions de mon ministère me mettent à portée de Vous prouver mon zèle pour tout ce qui peut contribuer aux avantages et à la satisfaction de Votre République à qui Sa Majesté est très disposée à donner en toute occasion des marques de sa protec- 1. Arch. Rag., VII, 940.