LOUIS XIV ET RAGÜSE (1667-1680) 15 II Depuis les avanies de 1667 la République n’avait plu» eu à se plaindre des vexations de la Porte. La chut« de Candie (1669) avait apaisé les velléités de conquête de la Sublime Porte. Son ¡irand vizir Ahmed Pacha Kôprüli, issu d'uno famille albanaise qui donna à la Turquie quelques hommes d’Etat éminents, pratiqua la modération dans ses rapports avec la chrétienté. Sous son gouvernement, Rajruse intervint au règlement de la question des Lieux-Saints. Elle fut représentée à Andrinople et à Conatantinople par Marino Caboga, un des esprits le* plus originaux du xvii® siècle. Diplomate tour à tour violent et patient jusqu’au renoncement, homme d’idées, dont quelques-unes honoreraient les politiciens de nos jours, rompu aux affaires de la Porte, comme pas un seul des ambassadeurs de son temps, Caboga représenta sa patrie sur le Bosphore à plusieurs reprises, de 1670 à 1683. Il fut envoyé au mois de mai de 1675 à Andrinople pour représenter la Bépu- quie et d'intervenir dans tonte occasion en faveur de Raguse. Ainsi I ambassadeur écrit à M. de Lionne le 3 mars 1 t.< H : Un ambassadeur de Hacuse m'est venu visiter depuis huit jours. 11 me témoigna que sa République avait beaucoup d'obligations à Sa Majesté des offres qu elle luy avait fait de la secourir dans le malheur du tremblement de terre. »— L ambassadeur, Palmotta ou Hona, faisait évidemment allusion à la première lettre du Roi qui, nous l'avons vu, avait pu donner au Sénat quelque espoir on une aide efficace de la part de Louis XIV. — «Je luy repartis que Sa Majesté m'avoit ordonné de l'assister icy en ce que je pourrols, et m estois offert lorsqu'ils avoient esté ârrestéx prisonniers à Andrinople. Il me lit des grandes plaintes du cahlmacan d'Andrinople qui les avait tourmentés pour les obliger k donner de l’argent, mais que Dieu mercy, ils en estoient sorUs en fournissant quelque chose d'extraordinaire. » Affaires étrangères Turquie. Correspondance politique, 9, fol. U, verso.