4 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS L’ADRIATIQUE brigands et partagèrent avec eux l’argent volé des caisses publiques. Le célèbre reliquaire de Sainte-Marie Majeure, qui avait excité l’adniiration de l’ambassadeur de Henri IV, Jean de Gontaut-Biron *, ne fut pas épargné. Les œuvres d’art qu’on y trouve encore ne forment qu’une partie du fameux trésor, un des plus riches de la chrétienté orientale. La situation à l’extérieur n’était pas moins terrible. La Turquie se tenait prête & occuper Kaguse déserte. Lé caïmacan du grand vizir, Kara-Mous-tapha-Pacha, qui gérait les affaires de l’Empire en l’absence d’Ahmed-Kitprüli-Pacha retenu sous les remparts de Candie, invoquait le droit de succession des familles éteintes au profit de l’Empire dont Raguse était tributaire. Trois ambassadeurs, expédiés en tout« hâte par le gouvernement provisoire, s’évertuaient à combattre les exigences inouïes de la Porte. A la première nouvelle de la catastrophe du 6 avril, le pacha de Bosnie fit arrêter Marino Gozze comme otage. Martolizza Zamagna et Mathieu Menze, envoyés à Andrinople pour représenter au Sultan et & son ministre l’intérêt que l'Empire avait à la conservation de Kaguse, avaient été insultés et 4. Gontaut-Biron. en s« rendant à »on poste à ConstanUnople, passa |»r Raguse >1, en exécution îles ordres *lu Roi, remit à la ¡Seigneurie une leUre autographe de Henri IV. Aux termes des instrurtions du Roi du i6 juillet 1601, il devait visiter la Seigneurie de Raguse « de la part de Sadlte Majesté > el < s'assurer de sa bonne volonté • en la priant de favoriser ses ministres et atTaires. au\ occasions qui se présenteront, suivant les lettres de creanres qui luv seront à rosi offert baillées pour le» présenter à ladite seigneurie de Raguxe... (iontaut-lliron passa trois jours à Raguse. Son écuyer llordier, qui écrivit le journal de son vovage et de sa mission, nous a laissé une description détaillée Je la visite laite par Uontaut-Hiron à Raguse et à son fameux reliquaire Ce journal fut publié en 1888 par le comte Théodore de tiontaut-Birnn, dans les Archive* historiques de la Gascogne. I ne partie de la description de Raguse, par Bordier. se trouve encore lOi.lite dans la Bibliothèque nationale.