18 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS l’aDRUTIQCB « dans l’église de cette paroisse le Ragusois, dont j’eus l’honneur de vous parler il y a huit jours, qui s'appelle Marino Caboga. Il est noble du corps de sa République, et a esté en dernier lieu son ambassadeur extraordinaire à la Porte, comme il me l’a fait voir par la subscript ion d’une lettre que M. de Nointel luy escrit, bien qu’il soit ioy sans aucun titre. » M. de Paillerolles s’étend ensuite sur le voyage projeté par Caboga en France. Nointel lui a donné deux lettres de recommandation, l’ime pour M. de Pomponne et l’autre pour Colbert. Et puis l’ambassadeur continue : « Il me parla fort du zèle qu’il avoit pour le service du Roy, et me rapporta plusieurs témoignages, qu'il en avoit donnés en divers temps, entre autres qu’il avoit fait changer la démolition de l’église des capucins français à Smyrne, ordonnée par la Porte, et celle simplement d’un pont de communication de la maison du consul françois à cette église-là. Il me témoigna aussy beaucoup d’estime et d’affection pour M. de Nointel, me parlant fort de la vigueur avec laquelle il soutenoit son ambassade. Mais il en prit occasion de me faire entendre qu’il pourroit avoir un peu excédé en cela même, et que les Turcs avoient trouvé fort mauvais qu’il cust eutrepris sans passeport le grand voyage, qu'il a fait, ce qui l’avait engagé en de grands démêléz avec plusieurs officiers turcs, qui lui manquoient de respect, ne le connoissant pas et n'estant pas obligéz à les connoistre, desquels Turcs, il en est oit demeuré de morts. 11 m’avoit dit, qu’on avoit trouvé mauvais aussy, qu'il enst fait tirer le plan de« lieux, les plus remarquables, de son voyage, quoy qu'on eust fait fièrement semblant de mépriser ce dessein, à quoy je répondis toujours/que M. de Nointel estoit trop prudent pour n’avoir pas eu sans doute, de fx>nnes raisons d‘en user ainsy. Cependant il me