24 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS L’ADRIATIQCK faute do qnoy il leur avoit déclaré, qu’il envoyeroit dos tronppes ne saisir de Itaguse, du port de Sainte-Croix 1 et de tout leur estât. Il faut espérer, pour le bien de la chrétienté, et surtout de l’Italie, que cet advifl ne se trouvera pas véritable. Il seroit pourtant aisé aux Turcs d’exécuter cette menace, et comme le port de Sainte-Croix peut contenir plus de 100 vaisseaux, ils viendroient. en peu de jours insulter les Espagnols dans la Pouille, les sujets du Pape dans la Komagne, et. ceux de la République dans l’Istrie, et presque à la vue de Venise. » Il écrit de nouveau le 12 mars 1«78 à Pomponne * : « Le Sénat est plus alarmé que jamais do la persécution que le grand vizir continue de faire aux Kaguzois, et il y a sujet d’appréhender, que le grand seigneur ne s’empare de Kaguse et du port de Sainte-Croix, ce qui seroit une conséquence terrible pour toute la chrestienté et partant pour l’Italie. ■ Mais toutes les appréhensions du monde ne pouvaient faire bouger Venise. La peur du conquérant de Candie paralysait toutes ses forces. Toute meurtrie de la longue et sanglant«* guerre qui avait forcé le Sénat de mettre à l’encan l’inscription au Livre d’or, elle ne souhaitait rien que le repos et de ne pas fournir à la Porte le moindre prétexte à un conflit armé. « Ils sont en danger, écrivait l'ambassadeur de France à Pomponne, I. C'est ainsi .¡u'on appelait, jusqu'au xrtu* siècle, le magnifique port de Gravóse, à cause de ! église et du couvent dominicain de Santa-Croce (w* siècle), bâtis au centre inéme de la rtite ville. Les navires de guerre français ont souvent mouillé Gravóse. la dernière fois en 1S80. L'amiral Junen da la tira-viere en a fait une description admirable dans la fieme det l'fuj Vomití de 185$ et dans son livre Stationt du Levant. t. Affaires étrangères, Venise, ('orrttpondanet politique, 101, fol. 74 verso.