124 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS h'ADRIATIQUE incomplètes sur le passage des ambassadeurs de Henri II, de Henri III et de Henri IV par Raguse, quelques fragments de lettres de la République à Louis XIII et à Louis XIV et la vague mention de Résidents do France à Raguse sous Henri IV et Louis XIH, on chercherait en vain dans ces mémoires quelques renseignements utiles. Vers la fin du ministère de Rouillé la question s’assoupit. Il ne fut plus question de Raguse. Ce n’est que sous le successeur de Rouillé, Machault (1754-58) qu’elle reçut une solution conforme aux intérêts de la France et de la République. TJn incident de neutralité, que nous appellerons d’après le personnage en cause « l’incident Viani » provoqua pendant la guerre de Sept ans un revirement complet dans les vues du gouvernement français et coupa court à ses hésitations. Au début de sa longue guerre maritime avec la France, l’Angleterre avait proclamé un code aux termes duquel elle prétendait interdire aux Etats neutres, d’une manière générale en temps de guerre, toutes les transactions commerciales pour lesquelles en temps de paix une autorisation spéciale était nécessaire. La pratique anglaise défendait le transport du bois de construction, des cordages, de la toile à voile, du fer brut, du plomb, du goudron et de la poix, des vivres et même des vêtements. Elle finit en quelque sorte par ne plus laisser charger aux neutres autre chose que du lest1 ! Ces vexations s’étendirent de la mer Baltique à l’Adriatique. On peut affirmer que l’Angleterre combattit son adversaire par une violation ininterrompue du droit des gens, beaucoup plus que par la prépondérance de sa 1. tiessner. Le droit des neutres sur mer, Paris, 1876, p. 45, suiv.