210 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS L’ADRIATIQUE sur le point de former de nouvelles compagnies avec Naples et autres comptoires d’Italie, mais que les difficultés survenus avec cette république les retiendront jusqu’à la conclusion de toute chose 1 ». Ce commerce était , d’ailleurs, susceptible d'accroissement. « Il entre chaque année dans la place de Raguse 1 200 balles de cire, 1 000 balles de cuirs, 800 balles de marocain, beaucoup de peaux de chèvres, de peaux de lièvres, de pelleterie, de tabac, de fer, quelque peu de soie, de légumes secs et 15 à 20 000 balles de laine. Quel avantage ce seul dernier article ne pourroit-il pas procurer à la France ? L’Allemagne et l’Italie tirent ces laines par la voye des Ragusois, qui peuvent les donner à beaucoup meilleur marché que les François, par la raison de la grosse douane que ceux-ci payent et dont les autres sont en grande partie exempts. Mais si, au lieu de cette double douane, que payent les François, il existait une égalité qm est pratiquée dans tous les autres états, nos négo-cians. pourroient fournir ces laines à nos manufactures à un meilleur prix, et celles-cy diminuer leurs draps, qui feroient tomber les manufactures étrangères qui ne peuvent tirer ces matières premières que de la seconde main. » Bruère trace ensuite à sa manière l’historique des essais d’un modus vivendi commercial avec la République. Le Maire essaya, il fut révoqué. « M. Prévost qui lui succéda ne s’est occupé que de son cérémonial pour les audiences et de diverses autres bagatelles. Les affaires -de commerce sont restées sous son consulat entièrement de côté et c’est ce que ces messieurs vouloient, en quoi ce consiü étoit leur fait. Ils m’ont aussi trouvé fort de leur gré les dix premiers mois 1. Bruère proposait la 'création d'un vice-consulat à Ragusa-vocchia pour le transit du blé.