TRAITÉ DE VIENNE 1684. RAGUSE AU XVIII' SIÈCLE 95 devait protester contre les insinuations du manifeste français. La République cliente de l’Empereur ? -Mais elle a renvoyé le résident d’Autriche ! Elle offre un asile aux Uscoques ? Pure calomnie. Deux vaisseaux-signaux se réfugièrent pendant une tempête dans le port de Raguse. Depuis lors, on les a toujours repoussés de la ville. Il y a les forteresses qui en défendent l’entrée. Dans les îles, il y a des ports abandonnés et non fortifiés. On ne peut pas empêcher les corsaires de s’y réfugier pendant une tempête. Venise ne s’est elle pas toujours opposée à ce que Raguse entretienne une petite escadre permanente sous prétexte que la mer lui appartenait et qu’elle seule avait le droit de haute police dans l’Adriatique ? Le marquis de Torcy avoua à l’ambassadeur de France que les motifs publics de l’ordonnance n’étaient pas les vrais. « Le véritable en est — écrivait-il de Versailles le 23 décembre 1 — que le pavillon de Raguse, qu’on connoist peu pendant la paix, s’en multiplie pendant la guerre, surtout dans les mers de Levant, ainsy on ne peut douter que cette augmentation de commerce ne vient (sic !) des ennemis, et que ce ne soit un moyen de couvrir quelque partie du leur, dont le Roy estime à propos de les priver. Vous pouvez cependant ne pas donner un refus absolu à ce député,' mais luy laisser espérer, lue si dans la suite la qonduite de la République de Raguse répond aux sentiments qu’elle marque, Sa Majesté y aura l’esgard qu’elle désire. » L’année suivante, le ministère de la marine mandait au consul de France à Raguse, l’abbé Freschi, que « si la République persiste à se tenir dans les bornes d’une exacte neutralité, dont elle s’estoit éloignée dans le comraen- ( 1-_Atfaires étrangères, Venise, Correspondance politique, 112,