LOUIS XIV KT KAGÜSE ( 1067-1680) 35 avec Venise ; le zèle ponr la religion catholique ; les rapports intimes avec le royaume de Naples. C’est pourquoi, aux reproches qu’un parti dans le Sénat lui faisait, Gradi répliquait1 : « Je soutiens qu’il est nécessaire d’envoyer une mission en France, sans nonrrir la sotte idée d’abandonner l’Espagne, dont nous sommes les protégés et les clients... Le principe de notre république a été toujours de se placer sous la protection du pins puissant souverain du monde. C’est dans nos traditions. C’est ainsi que nous avons prévu la puissance ottomane en Europe, et que nous allâmes chercher le Turc en Asie, sans nous soustraire à la protection de la couronne de Hongrie. Les guerres de Soliman et de son fils Sélim ne nous empêchèrent pas d’envoyer les faucons à Naples, d’après notre ancien usages, ni d’appuyer l’Espagne par notre flotte dans ses guerres maritimes *. L’argent nous fait défaut. Une mission en France ne peut pas nous être nuisible. Elle ne portera pas ombrage à la Turquie, et quant à Venise, tant pis pour elle *. » 1. Rome, 2i mars 1679, au Sénat. Correspondance (le Gradi, Archives de l'Etat de Raguse, fol. IX, n° 10G1. 2. La République envoyait tous les ans des faucons an vice-roi, et plus tard au roi de Naples, en souvenir de l'ancien protectorat des rois normands de Sicile sur Raguse. Hommage stérile, dont elle s'est cependant acquittée consciencieusement jusqu à la tin du xviii* siècle. 3. Raguse prit part ans expéditions de Charles-Quint contre Tripoli, Alger et Prévesa. Toute sa Dotte marchande coopéra, surtuut en 1311, aux malheureuses opérations de l'Empereur, et un’me plusieurs « naves » ragusaines prirent part aux batailles navales de Charles-Quint et de Philippe II contre les corsaires barbaresques et cjntre tes Turcs. Plusieurs « naves » ragusaines se trouvaient à Lépante, battant pavillon espagnol pour éviter les protestations de la Porto. Le désastre d'Alger de 1541 fut aussi un désastre ragusain. Presque toute la (lotte auxiliaire de la République périt sur la côte africaine. I Oradi écrivait au Sénat le I,r janvier 1678 les lignes suivantes : Tout le monde ici (à Rome) attend la paix générale. Il