104 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS L’ADRIATIQUE çon et du chevalier de Tressemanes en second et chargea le premier de la démonstration navale, ainsi que de la mission auprès de la République. Le 3 novembre 1766, deux frégates françaises, « La Sultane » et « La Chimère », mouillèrent dans le port de Gravose2. La journée se passa en conférences avec Prévost et avec un secrétaire du Sénat sur le cérémonial qu’on observerait avec l’envoyé extraordinaire du Roi de France. Le lendemain, deux sénateurs, Mathieu François Ghetaldi et Séraphin Jean Bona, montèrent à bord de la frégate « La Sultane » commandée par de Grasse-Briançon. « Je les reçus sur le gaillard d’arrière et les fis asseoir sur le banc de quart et m’assis à côté d’eux. Ils me dirent qu’ils venoient de la part de la République pour me témoigner le respect qu’elle avoit pour le Roy de France, me complimenter sur mon arrivée et m’offrir tout ce dont j’aurois besoin. Le reste de la visite se passa en politesses de part et d’autre. Ils restèrent à bord environ une demi-heure et se rembarquèrent ensuite dans leur felouque. Lorsqu’ils débordèrent, je les fis saluer de 9 coups de canon, M. le chevalier de Tressemanes, qui étoit sur mon bord avec lequel j’en avois conféré, l’ayant jugé convenable dans cette occasion, ces sénateurs représentant partie de la souveraineté et la visite étant faite en grande cérémonie, puisqu’ils avoient avec eux un secrétaire et un chancelier du Sénat, et les gens du Recteur à leur suite. Le sieur Prévost, consul auquel j’en parlay, trouva 1. Membre d'une célèbre famille provençale de marins, dont la noblesse remonte au x* siècle, l’arent de l'amiral de Grasse-Tilly qui prit une large part k la guerre américaine de 1781-82, Grasse-Briançon lit aussi la campagne d'Amérique et prit les Antilles (¿2 janvier 2. Nous suivons le rapport du commandant de Grasse-Briançon au duc de Praslin, daté de Toulon le 8 février 1767. Bibliothèque Nationale française, 10772, p. 150.