182 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS L’ADRIATIQUE avaient battu des aveugles 1 », la Eussie avait occupé la Crimée, les principautés danubiennes, le littoral septentrional de la Mer Noire et elle restait maîtresse de ¡’Archipel. Un armistice avait été signé à Giurgevo. Grégoire Orlov, le favori en titre de Catherine, négociait la paix à Focsani. Mais, en même .temps, Kaunitz signait im traité d’alüance avec la Turquie (6 juillet) non ratifié, d’ailleurs, pour arrêter les succès russes en Orient et Frédéric se proposait d’indemniser la Eussie en Pologne. La mission de Bagnina s’annonçait donc sous les meilleurs auspices. Marie-Thérèse et Frédéric s’étaient engagés à éloigner de Raguse une attaque russe. On crut trouver un troisième protecteur en la personne du roi de Pologne. Boscovich avait suivi toutes les phases du conflit russo-ragusain avec un sentiment de profonde angoisse. De Milan, où il passa les années 1771 et 1772, occupé de la fondation de l’observatoire de Brera, il se représentait sa patrie en danger, sa vieille mère mourante, ses amis dispersés, sa ville natale écroulée sous le bombardement de la flotte russe qui s’annonçait, grossi par ies rumeurs pubhques et par ies ¡ettres qu’il recevait de Raguse, comme décidé dans le Conseil de Catherine. Il voyait, en même temps, compromise la négociation d’un traité avec la France, dont il avait ébauché avec Vergennes et Sartine les lignes générales et qu’il appelait de tous ses vœux comme le couronnement de sa carrière, l’apothéose de sa patrie, la garantie la plus efficace contre les guerres maritimes qui menaçaient toujours le commerce de Raguse. H s’adressa à Stanislas-Auguste de Pok>gne. « J’ose rappeler à Votre Ma- 1. Mot de Frédéric.