38 LA MONARCHIE FRANÇAISE DANS l’ADRIATIQCE ç’a esté une consolation pour moi d’apprendre que cela même vous faisoit venir en ce païs cy, pour demander le secours et la protection du Boy, car rien ne sauroit me donner plus de joye que de pouvoir vous embrasser et vous entretenir, vous honorant comme je fais. J’avois donner ordre, monsieur, qu’on vous envoyât la suite de ces auteurs qu’on a imprimé pour monseigneur le Dauphin ; mais puis que vous allez venir, on vous les gardera pour vous donner tout ce qui sera fait quand vous serez à Paris. Je souhaite de tout mon cœur que votre voyage soit heureux et de vous pouvoir t émoigner que personne, sans nulle exception, n’est à vous au point que j’y.—Montausier.» Le 29 juillet, Gradi annonça au Sénat son départ pour Paris * : « Je pars pour la France, écrivait-il, je vous envoie deux lettres de deux grands amis du Roi m’encourageant dans cette entreprise. Dès que j’arriverai à Paris, je passerai chez l’ambassadeur catholique, le marquis de Spinola, pour dissipér tous les nuages. Je lui dirai qu’il est dans l’intérêt de la couronne d’Espagne de rivaliser de générosité avec la France. Je verrai aussi l’ambassadeur de Venise et je veux qu’il rougisse des réponses indifférentes de sa République à nos pressants appels. » H passa par Toulon vers la mi-août. Il admira la flotte du Roi, surtout le vaisseau de ligne Louis-le-Grand. Il dîna à Marseille avec M. de Guilleragues, le successeur de Nointel, qui partait pour son poste. Ils causèrent de leurs amis communs, surtout du grand évêque de Condom. Détail touchant : M. de Guilleragues se chargea d’une lettre de l’envoyé ragusain pour les ambassadeurs de la République dans le puits de sang de Constantinople -. 1. Correspondance de Gradi, ibid. £. Marseille, Î3 août. Correspondance de Gradi, ibid., n» 1078.