LE TRAITÉ DE COMMERCE (1776), ETC. 209 Trois jours après la chute de M. de Boynes et son remplacement par Turgot, que Bruère ignorait encore, celui-ci adressa à Boynes un long rapport (21 juillet 1774) sur lequel nous voulons insister tout particulièrement *. Bruère y dresse d’abord un tableau du mouvement commercial entre Raguse et la France de 1767 à 1773, soit pendant une période de six ans. Les articles importés de France à Raguse étaient d’abord des denrées coloniales (café, sucre, indigo, épiceries) ensuite les articles suivantb * toiles, camelot, draps, quincaille, cuirs « aprêtés et œuvrés », étamine, morue, pastels, rubans, ratine, garance, indiennes, dentelles, faïence, meubles, bijoux, sirops, poudre à poudrer. Raguse introduisait en France du suif, des peaux de lièvres pour chapeaux, des laines, de l’huile, du cordouan, du marocain, des haricots, des boutargues, de la soie crue et du blé En valeur de marchandises la France avait importé à Raguse en six ans 570 000 francs et Raguse en Franco 1 006 000 francs 3. Bruère en concluait que le commerce se faisait « avec avantage, sans nul désavantage ». « Les négo-cians français — constatait-il — ont fait leur fortune en fournissant le débouché de nos manufactures et en procurant la consommation des produits do notre cru et de nos colonies. Us m’assurent qu’ils étoient 1. Affaires étrangères, Raguse, I, 157. ■2. Le commerce du suif était considérable. En 1773 on en exporta pour 380 barils ; en outre : laines et peaux Î89 balles, haricots ÜV stars et 9.705 stars de blé. Raguse n'exportait pas seulement des matières premières "ou des produits du sol. bile exportait par exemple, en Turquie et eu Italie, des savons, des dentelles, « le point de Raguse », des pièces d'orfèvrerie, des chaussures, de la serrurerie, etc.