TRAITÉ DE VIENNE 1684. RAGUSE AD XVIII0 SIÈCLE 49 permanente d’un pouvoir qui, éloigné de l’Adriatique, n’aurait pu jamais se substituer à lui, ni attenter à sa liberté, ce n’était pas une conception banale pour un petit Etat au lendemain de la catastrophe de 1667 ! Malheureusement, Léopold I n’avait pas les vastes pensées que le Sénat de Raguse lui prêtait. La campagne commencée sous les remparts de Vienne n’aboutit qu’à la libération de la Hongrie et de la Slavonie. C’était beaucoup, mais pas assez pour la politique de ces adroits négociants. Convaincue de l’impossibilité de réaliser un remaniement territorial à son profit, la République invoqua la médiation de la Couronne d’Espagne pour se garantir contre les velléités de conquête de ses voisins. Les négociations furent conduite« avec rapidité et dans le plus profond secret. Venise n’en apprit le résultat, humiliant pour son prestige dans l’Adriatique, qu’en mars 1685 par l’ambassadeur autrichien comte Thurn (délia Torre). Or, le 20 août 1684 l’envoyé ragusain, Raphaël Gozze, le chancelier impérial baron de Strattman et l’ambassadeur espagnol, marquis de Borgomanero, avaient signé à Vienne un traité par lequel l’Empe-reur, en sa qualité de-Roi de Hongrie et de Croatie, garantissait à la République la complète indépendance — ülibatam libertatem — (art. 2), l’assurait de son amitié perpétuelle en faisant l’éloge de ses services rendus à la cause de la Chrétienté1 et lui promettait son intervention dans la paix avec les Turcs. Raguse, sains, Gozze et Bona, auprès de l'Empereur, en vue d'une’ occupation impériale de la Bosnie et de [Herzégovine et d'une annexion partielle de cette dernièro province à Raguse. Voir notamment les dépèches du 27 octobre 1686, du lfi et du 23 février 1887 et surtout celle du 11) janvier 1688 publiées par 1 abbé 3. Glioubitch dans son Mémoire sur les rapports vénéto-ragusains, Agram, 1881 (en serbe). 1- « QuSnti hanc Rempublicam de universa Christianite optime meritam æstimet et diligat. » (Article 3). 4