162 Chap. XX. Mort du métropolitain Méthodios dépassa ses instructions et voulut célébrer la messe entière en langue slave. Il en fit la première tentative, le 14 avril 1896, mais la communauté grecque protesta par les réclamations les plus vives. Méthodios n’en tenant pas compte, elle prit le parti d’empêcher tout à fait la cérémonie. Alors les agitateurs serbes qui avaient prévu ce cas et pris leurs mesures, introduisirént dans l’église un fort détachement de police turque. Celui-ci expulsa, par la force, la plupart des Grecs et assura de cette manière la continuation de la messe slave. Ce procédé excita, il est facile de le comprendre, une extrême indignation parmi la communauté hellénique. Les mêmes scènes se reproduisirent chaque dimanche où Méthodios commençait à célébrer l’office slave. Aussi, les autorités locales turques finirent-elles par fermer l’église. Naturellement, les plaintes les plus violentes affluèrent au Saint-Synode, de part et d’autre ; cependant la lutte resta, pour l’instant, indécise. —-Sur ces entrefaites, le métropolitain Méthodios mourut. La communauté grecque, nourrissant alors l’espoir légitime de voir installer, sur le siège vacant, un homme qui ne serait pas susceptible de se faire l’instrument des prétentions serbes, adressa, dans ce sens, une pétition au Saint-Synode et bientôt le patriarche nomma le métropolitain actuel Ambrosios, en remplacement de Méthodios. La Porte souhaitait également l’apaisement de ces querelles désagréables. Elle confirma donc, sous peu de jours, le nouveau métropolitain. La rapidité de ces événements, qui se déroulèrent en moins de trois semaines, surprit les Serbes. On s’était préparé, à Belgrade, à invoquer de nouveau l’assistance de la Russie, et aussi l’appui de la Porte, pour contraindre le patriarche oecuménique à remplir la promesse qu’il aurait faite au roi Alexandre de Serbie, de nommer un métropolitain serbe. Mais l’installation du métropolitain Ambro-