en Serbie — M. Goptchévitch. 15 Cependant, de nos jours, les Serbes ont aussi trouvé leur prophète chauviniste dans la personne de M. Goptchévitch. Ce journaliste a publié à Vienne en 1889 un livre de cinq cents pages „La Macédoine et la Vieille-Serbie“, dans lequel il réclame pour les Serbes presque toute la péninsule des Balkans, et il cherche à remporter la palme sur les grands historiens bulgares. — Par malheur, on possède également de la plume de M. Goptchévitch, un livre écrit à l’époque de la guerre serbo-bulgare, et pour lequel l’auteur reçut beaucoup de distinctions honorifiques de la part du gouvernement bulgare. Car en ce moment il était encore Bulgare, et ce livre soutenait les aspirations bulgares au sujet de la Roumélie orientale, en s’efforçant de démontrer par des preuves historiques et ethnographiques, que toute la péninsule formait en réalité une seule Bulgarie. — Mais bientôt il brûla la politesse aux Bulgares, et se tournant vers l’ouest, il fit des voyages, en Macédoine, en Albanie et en Epire, avec le concours, dit-on, des cercles catholiques. C’est à cette occasion qu’il découvrit que la moitié occidentale de la péninsule était encore au fond du coeur très catholique et presque purement albanaise. Naturellement, il imagina dans un autre ouvrage une corroboration scientifique de cette nouvelle théorie. — Enfin il se découvrit un coeur serbe, et il constata un cours d’un deuxième voyage à travers la Macédoine, par des preuves historiques et étymologiques, que la population de ce pays était de nationalité serbe. Même les habitants de la Bulgarie devenaient pour lui d’anciens Serbes, confondus avec les débris du peuple mongol-bulgare, qui immigra, il y a douze cents ans, dans la province de Mésie. Mais si les hommes les plus instruits de ces peuples sont eux-mêmes capables de se transformer