Sollicitations bulgares auprès de l’étranger* 103 furent sollicités de procurer l’indépendance à ces pauvres Bulgares, à condition, cela va de soi, de ne pas mettre en péril leurs chères existences. En revanche, ceux-ci promettaient une reconnaissance éternelle à leurs protecteurs; ils mettaient à la disposition du magnanime libérateur de leur pays, leur future force militaire et le développement de leurs ressources économiques; ils étaient prêts enfin à conformer leur religion et leur église aux désirs du bienfaiteur. Dans la première moitié du dix-neuvième siècle, ils attendirent uniquement leur salut de la main des Russes, auxquels ils ne cessèrent de se recommander, comme leurs frères slaves. Puis, en 1848, quelques-uns d’entre eux commencèrent à tourner leurs regards du côté de la France, le pays de la liberté. D’autres s’adressèrent à 4’Angleterre et tirèrent quelques avantages de Disraéli. Après la guerre de Crimée, ils devinrent les adorateurs les plus fervents de Napoléon. Aussitôt qu’on leur eut fait remarquer qu’ils s’assureraient plus vite le secours des puissances occidentales en se ralliant à l’église romaine, ils n’hésitèrent pas un instant à abandonner la foi de leurs pères. Comme nous l’avons déjà mentionné plus haut, des établissements appartenant à l’ordre des Lazaristes furent fondés, en 1856 et 1857, à Constantinople, à Salonique, à Vitolia, et dans presque toutes les villes de la Bulgarie. En i860, ces missions avaient déjà gagné environ cinquante mille âmes à ,,1’église bulgare unie“. Un patriote bulgare caractérisa, à cette époque, l’attitude de ses compatriotes par le mot suivant: ,.11 est d’une politique prudente de mettre deux fers au feu. La Russie, nous voyant aller sérieusement vers la France et le catholicisme, réfléchira, puis viendra nous secourir. D’ailleurs, si nous n’avions pas d’autres amis, „les Russes nous abandonneraient également.“ — Cette politique,