en Macédoine et en Thrace. les descendants des ces anciens Romains. Mais quant à la moitié méridionale de la péninsule, à savoir la Macédoine et la Thrace, rien ne prouve unç immigration semblable. La colonisation romaine ne fut pas non plus répartie au hasard; elle fut dirigée, au contraire, d’après un point de vue stratégique. Le noyau central des districts colonisés était partout la citadelle romaine, érigée pour la protection des colons, comme l’histoire l’a constaté en Roumanie et en Transylvanie, aussi bien que dans les vallées du Rhin ou dans les colonies de Bretagne. Or, les Romains édifièrent seulement quatre castels en Macédoine, d’où il est permis de conclure qu’ils n’étendirent pas leur colonisation à toute la campagne. Des explications détaillées sur le petit nombre de colonies romaines, fondées en Macédoine, se trouvent, vers la fin de cet essai, dans le chapitre numismatologique. On y verra, que ces colonies s’établirent dans les villes grecques, existant depuis longtemps, où les nouveaux arrivants durent s’helléniser bientôt. Du reste, au premier siècle de notre ère, la population grecque était, on le sait, assez compacte en Macédoine; aussi l’apôtre S. Paul vantait-il la richesse des Macédoniens, dont il recevait des sommes considérables pour soutenir les communautés chrétiennes en Palestine. Mais si quelques centaines de milliers de colons étrangers étaient arrivés en Macédoine peu de temps auparavant, il leur aurait fallu expulser de ses foyers une grande partie de la population rurale, et les villes auraient été certainement remplies de réfugiés misérables. L’histoire ne relate rien de tel. Peut-être, deux cents ans auparavant, lorsque les Romains dévastèrent le pays et emmenèrent un tiers des habitants en esclavage, eût-il été possible d’implanter en Macédoine une population latine. Au contraire, sous le règne de Tibère, ce pays fut élevé au rang de „province impériale“; il reçut donc une administration regulière et paisible, ce qui exclut