La „grande idée“ des Bulgares. 13 nople, est regardé par les catholiques comme le principal adversaire de la papauté. A ces intérêts ecclésiastiques se sont joints certains intérêts politiques, qui pourvsuivaient le but commun de soustraire les peuples orientaux non-helléniques à l’autorité du pa-triarchat oecuménique, comme aussi à l’influence russe. C’est ce qui explique l’arrivée des Lazaristes, qui couvrirent de leurs missions la péninsule des Balkans, ainsi que la fondation simultanée de l’église bulgare-unie, dont l’évêque fut le moine Sobolski, consacré le 9 juin 1861, au moment où l’on croyait avoir gagné au catholicisme environ cinquante mille Bulgares. Cette action eut immédiatement un violent contrecoup panslaviste. Le nouvel évêque bulgare disparut au bout de neuf jours d’une manière restée obscure, et les récentes communautés catholiques furent amenées à se dissoudre, par une agitation passionée. Alors l’écrivain panslaviste Petko Rojkow Slavejkow fonda, à Constantinople, un foyer national de propagande bulgare, d’où sortirent de nombreuses brochures sur les aspirations de la nation bulgare vis-à-vis de la Macédoine, et sur l’établissement d’une église nationale bulgare. — Il est à remarquer, que M. Slavejkow publia sa revue „La Macédoine“ en langue grecque pendant quelques annés; plus tard il l’imprima en langue bulgare, mais avec des caractères grecs; enfin il essaya, sous l’influence moscovite, de la faire paraître en caractères russes, et ce fut là le commencement de l’emploi de ces caractères pour la langue littéraire bulgare, formée artificiellement à la même époque. Les essais de M. Slavejkow représentent pour les Bulgares la base scientifique de leurs droits ecclésiastiques et nationaux sur la Macédoine, lesquels furent exposés de nouveau en 1888, dans le livre écrit en français par le Bulgare Ofejkow. — Ces travaux chauvinistes inspirèrent également les manuels scolaires