Inquiétudes pour l’avenir. intact de l’empire byzantin, après la conquête de Constantinople. M. P. Carolidès, professeur d’histoire à Athènes, qui visita, en 1896, les monastères du mont Athos raconte son extraordinaire surprise, en voyant jusqu’à quel point l’esprit byzantin du moyen-âge domine toute la vie spirituelle et sociale du monastère. Sans doute, malgré son respect des traditions ecclésiastiques, le Patriarcat oecuménique de Constantinople fait l’impression d’une institution moderne; sur le mont Athos, au contraire, on parle encore la langue du XIIe siècle et toute chambre d’habitation, de travail ou de prière porte encore le style du moyen-âge. Ainsi se trouvent justifiées les paroles d’un moine au professeur Carolidès: „Tout a changé depuis l’antiquité, et le monde entier s’est transformé. Jérusalem a disparu; Byzance est morte; mais le Mont-Sacré reste ce qu’il était, il y a mille ans.“ Malheureusement, il faut avouer que si l’affirmation du pieux moine est exacte pour les mille ans écoulés, l’avenir des monastères du mont Athos n’en inspire pas moins de sérieuses inquiétudes. Nous avons déjà rapporté plus haut le rôle joué par les moines du Mont-Sacré, au début de la guerre de l’indépendance hellénique. Les monastères furent punis de leur participation à la lutte par la charge d’entretenir, durant de longues années, de fortes garnisons turques qui consommèrent les ressources des monastères avec celles des localités voisines, sans parler des contributions de guerre tout à fait exorbitantes imposées aux moines par le gouvernement turc. A peine les monastères s’étaient-ils relevés de ces graves revers, qu’ils durent subir, en novembre 1862, de nouveaux dommages très importants par la confiscation de tous leurs biens situés dans la Moldavie et dans la Valachie. Contrairement aux clauses du traité de Paris, qui avait formellement reconnu les titres des propriétés ecclésiastiques en