20 Chap. I. La noblesse phanariote. oeuvres n’ont pas à craindre la lumière du contrôle scientifique. M. le professeur Krumbacher raconte dans la préface de la deuxième édition de son histoire de la littérature byzantine, qu’il a fait, depuis la première apparition de son ouvrage, deux grands voyages d’études en Orient, et qu’il y a lu plus de mille manuscrits byzantins. Cependant il ne s’attribue pas le mérite d’avoir découvert ces manuscrits; mais il est le premier savant occidental, qui s’est donné la peine de fouiller les trésors littéraires des établissements ecclésiastiques. Dans les bibliothèques du Phanar, à Constantinople, des monastères du mont Athos et des autres séminaires de l’église orientale, on avait fait de tout temps des études historiques, c’est pourquoi les recherches de M. Krumbacher et de ses collaborateurs ne présentent pas de résultats nouveaux pour le monde littéraire hellénique. Et comme l’existence ininterrompue du patriarcat a relié l’hellénisme de nos jours à celui du moyen âge, le travail scientifique du peuple grec, malgré le joug musulman, n’a jamais été arrêté entièrement. Les descendants des familles patriciennes de l’ancien empire se rassemblèrent de nouveau à Constantinople, après les premiers siècles de la domination étrangère et formèrent, parmi la population g'recque, en se joignant étroitement au patriarcat, une classe favorisée qui donna naissance à la noblesse phanariote. Ces familles, principalement les Mavrokordatos, les Kantakousénos, les Murusis, les Rhangabé, les Soutsos, les Nikousios, les Gennadios, etc. dont quelques unes peuvent faire remonter authentiquement leur arbre généalogique jusqu’au neuvième ou huitième siècle, ayant donné au trône byzantin un certain nombre d’empereurs ou de régents, ont produit les plus célèbres évêques et patriarches; c’est aussi dans leur sein que les sultans choisirent leurs secrétaires particuliers,