Fabrications littéraires des Bulgares. 59 Ainsi l’Europe n’eut pas à compter avec eux, avant le commencement du moyen-âge. D’ailleurs la Russie elle-même est déjà suffisamment édifiée sur les impostures bulgares. Le consul russe à Salonique, M. Jastrewo, qui séjourna longtemps en Macédoine, en Bulgarie et en Serbie, publia, il y a déjà dix ans, une série d’essais par lesquels il ruina de fond en comble les légendes fausseinents acrédi-tées en Russie, sur l’histoire et la valeur des Bulgares. Il y fut encouragé par M. Draganow, qui, d’abord panégyriste enthousiaste des Bulgares, découvrit bientôt que l’ancienne grandeur de ce peuple était un mythe ridicule. Mais le jugement le plus amer sur „les chers frères bulgares“, est exprimé par M. Dur-nowo, professeur moscovite, qui dans une étude sur la situation des chrétiens balcaniques, parue au commencement de 1899, dévoile impitoyablement le manque absolu de vérité dans toute la littérature moderne des Bulgares. Aussi peut-on apprécier la valeur des thèses en question, d’après le passage suivant: „Depuis l’an i860, tous les Bulgares admis à faire leurs études dans les Universités russes, aux frais des différentes sociétés de bienfaisance, ont abusé de l’hospitalité qui leur était accordée, en remplissant les journaux et les revues russes de rapports mensongers sur la situation des Balkans et d’inventions puériles concernant l’histoire ancienne du peuple bulgare. Ces gens-là ont trompé systématiquement l’opinion publique et poussé même l’outrecuidance jusqu’à présenter à nos savants la fameuse „Véda des Slaves“, composée à Serres par une troupe bulgare de falsificateurs littéraires, puis vendue à une prix incroyable, par un nommé Werkowitsch, à ses admirateurs russes. Cet ouvrage était un recueil de poésies populaires sans valeur, en partie composées par les auteurs eux-mêmes, en partie traduites du dialecte serbo-macédonien ou du néo-grec, et présentées ensuite comme les monuments les plus