du Mt. Athos, en Roumanie et en Russie. 22 1 rabie et au Caucase. Ce gouvernement a depuis quelques années, il est vrai, sur les représentations urgentes du Patriarche oecuménique, remis à la disposition des moines du Mont-Sacré, les deux-cinquièmes des revenus des terres saisies; mais on sait toujours s’arranger, à St. Pétersbourg, de manière que l’argent parvienne seulement aux moines de nationalité russe, et qu’ils puissent alors plus facilement expulser du mont Athos leurs confrères grecs. Bien entendu, les Bulgares se gardèrent aussi de laisser passer l’occasion d’émettre des prétentions sur quelques monastères du Mont-Sacré. A l’époque de leur agitation effrénée en faveur de l’exarchat, le mont Athos fut envahi par une foule d’émissaires bulgares. Cette action combinée des Russes et des Bulgares a réussi à tel point qu’aujourd’hui, sur les ioooo religieux en question, près du tiers revendique une nationalité slave (russe, bulgare ou serbe). Les Slaves essayent de légitimer leurs procédés, en prétendant que les Russes aussi bien que les Bulgares et les Serbes auraient, dès le XIIe siècle, possédé plusieurs monastères sur le mont Athos. Mais les faits sont d’une nature toute différente. Du dixième au douzième siècle, s’étaient accomplies la fondation et l’organisation des églises slaves, par des apôtres grecs qui avaient presque tous reçu leur éducation sacerdotale sur le Mont-Sacré. Ces apôtres cherchèrent naturellement à élever aussi de jeunes Slaves dans les monastères grecs, pour en former des prêtres et des missionaires et c’est ainsi que des religieux slaves furent souvent appelés sur le mont Athos. Là, on installait les moines d’une même nationalité dans une division particulière du couvent, nommée skète. Ainsi, des skètes spéciales furent formées pour les moines russes, bulgares et serbes. Une skète russe existait déjà du XIIe au XIIIe siècle, et lorsque le nombre de ses moines se fut beaucoup accru, on leur