La supériorité des Albanais sur les Serbes. 157 sans dire, des Grecs dans toutes les villes de la Vieille-Serbie et dans le district de Skopia, mais leur nombre, y compris celui des Koutzovlaques, liés étroitement avec eux, ne dépasse pas dix mille. En résumé, il existe, dans tout le vilayet, au moins un quart de million de chrétiens en face d’un nombre égal de mahométans, qui sont pour la plupart de race albanaise. On peut même supposer le nombre des Albanais plus élevé encore, car il va toujours en augmentant, tandis que la population serbe s’amoindrit de plus en plus. Il nous est, certes, difficile d’éprouver de la sympathie pour les moeurs et les vengeances sanguinaires des Albanais; néanmoins quiconque a jeté un regard à l’intérieur du pays reconnaît l’énorme supériorité de cette race sur celle des Serbes du nord de la Macédoine, par la force corporelle, la ténacité et l’amour de la liberté. En outre, les Albanais ne l’emportent pas seulement par l’accroissement naturel de leur population, ils reçoivent encore une immigration incessante des districts montagneux de l’Albanie. Personne n’est mieux renseigné sur ce sujet que l’historien panserbiste M. Goptschevitsch lui-même, qui avait d’abord écrit, comme on le sait, ùn livre sur les droits des Albanais. Le gouvernement serbe ne l’ignore pas davantage, car il ne laisse point passer un jour, sans se plaindre auprès du gouvernement turc des incursions continuelles des Albanais, qui franchissent même la frontière pour livrer le pays au pillage, comme s’il leur appartenait. Un fait historique montre bien, du reste, l’importance du rôle des Albanais dans la Vieille-Serbie: de 1878 à 1881, la ligue albanaise de cette province y rendit impossible le maintien de l’administration turque, et peu s’en fallut qu’elle ne forçât la Porte à reconnaître le pays comme une principauté vassale, sous un prince albanais. Les Albanais sont donc les ennemis jurés des Serbes, et si une véritable guerre d’extermination