i8 Cha. L Le „grand empire vlaqne.“ C latin un son très aigu, approchant de ts, ce qu’on ne trouve ni chez les Italiens, ni chez les Roumains, ni chez les autres peuples latins. C’est évidemment à cette particularité caractéristique de prononciation du C, qui frappe aussitôt l’auditeur, que les Koutsovlaques doivent le nom de „Tsintsares“, par lequel la population slave et albanaise les désigne. Mais dans quel sens les Roumains portent-ils leurs recherches historiques sur l’origine de ces Vlaques macédoniens, qui ne comptent pas plus de cent mille individus? — Un professeur grec de l’Université de Jassy, M. Xénopoulos, ne sut pas mieux faire sa cour aux Roumains, en qualité de nouveau compatriote, qu’en inventant la supposition d’une grande nation macédo-roumaine, ayant la mission de constituer un Etat frère dans l’ouest de la péninsule. Il composa donc la théorie suivante: „Après avoir conquis le royaume de Macédoine les Romains établirent là, et plus tard en Thrace, en Mésie et en Dacie, des myriades de colons romains, de sorte que la population de toute la péninsule, jusqu’à l’Istrie et la Transylvanie, parla latin pendant plusieurs siècles de notre ère. C’était la „Grande Valachie“, qui fut dissoute seulement par les invasions slaves. L’empire byzantin ne fut donc pas un Etat grec, mais latin, ou plutôt un empire roumain. Aux douzième et treizième siècles, la „Grande Valachie“ fut gouvernée par des empereurs de nationalité vlaque et même au quatorzième siècle il se forma sous des princes indépendants une „Valachie supérieure“, s’étendant depuis la Chalcidicée jusqu’à la mer Adriatique. Par l’invasion des Turcs, les Vlaques furent repoussés vers la montagne du Pinde, en Istrie et en Roumanie, c’est-à-dire dans la „Valachie inférieure“, d’où ces trois parties d’une famille commune attendent le moment propice de leur réunion et du rétablissement de la Grande Valachie.“